La pandémie qui frappe le monde de plein fouet depuis mars 2020 a eu un impact particulièrement fort chez les étudiants.
Si les actifs et les élèves de l'enseignement primaire et secondaire ont vu leur vie évoluer pour s'ajuster à la situation, aucune catégorie sociale n'a été aussi affectée que la population étudiante.
Les études supérieures continuent à se faire cahin-caha par le biais d'un télé-enseignement trop souvent inadapté et qui ne saurait remplacer les véritables interactions humaines. Ces échanges font le sel de vie étudiante et donnent un statut social, parfois une raison d'être, à près de trois millions de jeunes en France. Or, ceux-ci se sont momentanément volatilisés.
Ayant trop souvent perdu leurs repères dans ce parcours qui les construit comme individus et les mène à la vie d'adulte, nos jeunes, dans l'incertitude, questionnent leur place dans la société et s'interrogent avec inquiétude sur ce qu'elle sera dans le monde d'après.
Nous avons tous été touchés par les témoignages du mal-être étudiant en ces temps difficiles, mais la pandémie n'a en fait qu'accéléré et rendu plus visibles les failles qui existaient déjà.
Si la sonnette d'alarme a été tirée à maintes reprises, tous les indicateurs de la précarité et de la santé mentale étudiante sont désormais dans le rouge.
Il serait illusoire de penser que les actions prises en réponse à l'urgence actuelle permettront de répondre à des problèmes souvent multifactoriels si elles ne sont pas pérennisées, développées et placées au centre même des études supérieures.
Les mailles d'une toile solide de prévention et d'accompagnement doivent être tissées entre les acteurs institutionnels, ou associatifs, et les étudiants. Ceux-ci pourraient ainsi bénéficier de leur aide pour aller mieux.
C'est le moment ou jamais d'agir ensemble.
